Ses ressauts éclatants qui vont en sens inverse.
À tous les carrefours un autre flot déverse
D’autres badauds en queue au sein du flottement.
C’est là que la Misère en toilette qui ment
Vient cacher les douleurs et la faim qu’elle endure.
Les rires se font brefs, et la parole est dure.
Les gestes préparés s’envolent à foison
Vers les beautés d’antan qui teignent leur toison.
Bonjours précis et secs sortis des voix cassantes,
Arrêts devant la montre, œillades aux passantes,
Tout est étudié, tout est convention.
C’est l’heure où les bureaux font leur procession
Sur le trottoir usé qui double la grand’rue.
Bureaucrates courbés à la mine bourrue,
Petites dactylos revenant au foyer
En quête d’un faux oncle apte à les giboyer.
Ronds-de-cuirs élagant les dettes ambulantes,
Tous ont des voluptés inquiètes et lentes.
Le parasite cherche un pactole amical
Qui le tienne à l’abri du créancier chacal.
Fillettes et guenons prennent des airs de reines,
Dans leurs corsets guindés qui leur servent de rênes.
Les séniles vieillards courent les cotillons,
En l’ajustant leurs fracs par gestes tâtillons ;