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de l’Empereur.

voit encore avoir, & qu’il eut depuis en aſſez bon nombre, pour ne chercher point de ſucceſſeur hors de fa Maiſon. Auſſi voit-on la ſucceſſion hereditaire continuée en la famille de pere en fils, & de parent en parent, ſans aucune interruption, tant en Allemagne qu’en France, juſques à ce que ſa poſterité venant à manquer en l’une des branches, & à tellement s’abatardir en l’autre, que l’on ne connoiſſoit plus ces Princes que par les ſurnoms que leurs foibleſſes leur donnoient, on fut contraint de leur donner des ſucceſſeurs étrangers.

Pour fixer donc le commencement de l’élection libre dans l’Empire, il faut préalablement prouver deux choſes : la premiere, que la poſterité de Charlemagne, en la branche d’Allemagne, manqua en la perſonne de Louis III. & l’autre, que même après la mort de Louis III. l’Empire ne devint pas tant électif, que l’on n’eût pas beaucoup d’égard à la nomination de l’Empereur défunct, & à la parenté même, laquelle a été ſi fort conſiderée en la plupart de ſes Succeſſeurs, que nous d’avons pas fait difficulté de dire au commencement de ce traité, que l’Empire n’eſt devenu abſolument électif qu’aprés la mort de l’Empereur Frederic II.