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De l’Election

CHAPITRE II.

Quand l’Empire a commencé d’être électif.



Il n’y a perſonne qui ne ſçache que l’Empire eſt électif, & que les Empereurs y ſuccedent en vertu de l’élection, & du choix que les Princes Electeuts font de celui qu’ils en jugent capable. Car encore que nous voyions la dignité Impériale continuée en la Maiſon d’Autriche depuis plus de 200 ans, ſçavoir depuis Albert II. juſques à Ferdinand III. qui étoit le dixiéme Empereur de cette Maiſon ſans aucune interruption ; ſi eſt-ce que ces Princes n’oſeroient dire qu’ils y prétendent en vertu du droit hereditaire. Au contraire l’Empereur élû eſt obligé de proteſter ſolemnellement immédiatement après ſon élection, qu’il n’y prétend rien du tout : & de jurer qu’il ne fera jamais rien qui puiſſe rendre l’Empire hereditaire à lui ou à ſa famille ; mais qu’il fera enſorte que lui, & ſes enfans & ſucceſſeurs, ſuivant la coutume ancienne, le droit, la conſtitution de la Bulle d’Or & les loix