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De l’Election

ſterité de Mëroüée en France.

Ce qui eſt ſi vrai, que l’on ne peut pas dire même que Pepin, qui ſe fit ſubſtituer à Childeric, dernier Roi de la premiere race, ait été élû. Il étoit déjà Roi en effet, & étoit maître abſolu de l’État, parce qu’il avoit ſuccedé en ce pouvoir à ſon pere & à ſon ayeul, quand il employa l’autorité du Pape Zacharie, pour ſe faire donner un titre pour lequel il n’étoit pas beſoin de procéder à l’élection. Mais pour ce qui eſt de Charlemagne & de ſes ſucceſſeurs, il eſt tres-certain que le droit de ſucceſſion hereditaire y a été ſi bien conſervé, tant dans l’Empjre qu’aux Royaumes de Erance, d’Allemagne & d’Italie, que même les bâtards ont ſuccedé à leurs peres & à leurs plus proches parens. Car encore que le conſentement des États de l’Empire y ſoit intervenu quelquefois, comme quand en l’an 889[1]. l’Empereur Arnulfe n’ayant pas encore d’enfans légitimes, obligea les François Orientaux à prêter le ſerment de fidelité à Suentihold & à Ratold, ſes fils naturels, ſi eſt-ce que cela n’a rien de commun avec l’élection : laquelle n’eſt autre-choſe que le choix

  1. Annal, Fuld.