Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/90

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utile au public : il ne diſtingue pas le bien du mal ; l’intempérance, & le libertinage, ont pour lui des attraits : ainſi il n’y a pas ſujet de craindre, qu’il ne ſe trouve pas aſſez de gens pour manger les Animaux.

LIII. Si tout le monde penſoit ſainement, on n’auroit beſoin ni d’oiſeleurs, ni de pêcheurs, ni de chaſſeurs, ni de porchers. Les Animaux ſe détruiroient les uns les autres, de même qu’il arrive à toutes ces eſpéces dont les hommes ne mangent point.

Il n’eſt pas douteux qu’il faille conſerver la ſanté : mais ce n’eſt point par la crainte de mourir ; c’eſt afin de ne point trouver d’obſtacles dans la contemplation de la vérité. Le meilleur moyen d’entretenir la ſanté, eſt de maintenir l’ame dans un état tranquille, & dans une grande attention pour la vérité, ainſi qu’on