très-frugal, d’où la viande eſt exclue. Si la nourriture des choſes inanimées n’eſt pas capable de procurer autant de forces qu’en avoit Milon, & ne contribue pas à la vigueur du corps, qu’importe à un Philoſophe qui ſe deſtine à la vie contemplative, & qui renonce aux exercices violens & à la débauche ? Il n’eſt pas étonnant que le vulgaire s’imagine que l’uſage de la viande ſoit utile pour la ſanté, puiſqu’il croit que les plaiſirs de l’amour y contribuent, quoique loin d’être ſains, c’eſt beaucoup quand ils n’incommodent point. Mais il faut faire peu d’attention à ce que penſent ces ſortes de gens ; car de même que le plus grand nombre n’eſt pas capable d’une amitié parfaite & conſtante : auſſi n’eſt-il pas fait pour la ſageſſe. Il ne ſçait ni ce qui convient au particulier, ni ce qui eſt
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