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& l’on procure à l’ame une paix qui la met en ſûreté contre les paſſions. Ceux qui ne mangent que du pain d’orge, diſoit Diogène, n’ont deſſein, ni de nous voler, ni de nous faire la guerre. Les tyrans & les fourbes ſont tous mangeurs de viandes. En diminuant les beſoins, en retranchant une grande partie des alimens, nous ſoulagerons le travail de l’eſtomac ; l’eſprit ſera plus libre, n’ayant plus rien à craindre, ni des fumées des viandes, ni des mouvemens du corps.

XLVIII. L’évidence de ce ſyſtème n’a beſoin ni de commentaires, ni de preuves. Non-ſeulement ceux qui ſe ſont propoſé de mener une vie ſpirituelle, ont regardé l’abſtinence des viandes, comme néceſſaire pour parvenir à leur fin : mais je crois auſſi que tout Philoſophe penſera de même, dès qu’il voudra