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nous délivrons-nous pas volontairement d’un ſi grand fardeau ? Pourquoi ne nous affranchiſſons-nous pas d’une infinité de maux, en renonçant a l’uſage de la viande ? Les richeſſes nous ſeroient pour lors inutiles. Nous n’aurions pas beſoin d’un grand nombre de domeſtiques, & nous nous paſſerions d’une multitude de meubles & d’uſtenſiles. Nous ne ſerions point appéſantis par le ſommeil. Nous éviterions de grandes maladies, qui nous obligent d’avoir recours aux Médecins. Nous ſerions moins portés aux plaiſirs de l’amour. Nos chaînes en ſeroient moins fortes. Enfin nous ſerions garantis d’une infinité de maux. L’abſtinence des viandes remédie à tous ces inconvéniens. En ſe bornant aux choſes inanimées, il n’y a perſonne qui ne puiſſe avoir aiſément ce qui lui eſt néceſſaire ;