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plaiſirs par le manger, parce qu’elle ſçait que lorſque l’eſtomac eſt trop plein, l’homme eſt incapable d’agir, & ne déſire que le ſommeil. Elle ſçait que lorſque le corps eſt trop gras, ſes chaînes en deviennent plus fortes, & qu’il en eſt moins capable de remplir ſes vrais devoirs. Que celui donc qui n’a d’autre intention que de mener une vie ſpirituelle, & de s’affranchir des paſſions, nous faſſe voir qu’il eſt plus aiſé de ſe nourrir de viandes, que de fruits ou de légumes ; que l’apprêt en eſt plus ſimple ; que la digeſtion en eſt plus facile ; qu’elles excitent moins les paſſions, & qu’elles rendent le corps plus vigoureux.

XLVII. Si ni aucun Médecin, ni aucun Philoſophe, ni aucun Maître d’éxercice, ni enfin qui que ce ſoit n’a oſé avancer ce paradoxe, pourquoi ne