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jouir des objets corporels. Si les ſens ne retardoient pas les opérations de l’eſprit, il ſeroit poſſible que l’ame ſe trouvât quelquefois à l’abri des paſſions, & indépendante des mouvemens du corps.

XXXIX. Mais comment pouvez-vous dire que l’ame ne dépend point de ce qui ſe paſſe dans le corps, puiſque l’ame eſt où eſt le ſentiment ? Il eſt différent de ne point donner ſon attention aux choſes ſenſibles, d’en détourner même ſon intention, ou de s’imaginer qu’elles ne prennent rien ſur l’ame. Ce ſeroit vouloir ſe tromper ſoi-même, que de croire que Platon ait été de cette dernière opinion. Celui qui ſe trouve à une grande table, ou au ſpectacle, ou aux aſſemblées, où l’on n’eſt occupé qu’à ſe divertir, en eſt ſans doute affecté. S’il eſt diſtroit, il apprête matière à rire aux domeſtiques, &