Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſemble. Ils n’ont aucune part ni aux loix, ni aux décrets, ni aux brigues, ni aux repas publics où l’on admet de la muſique. Ils n’y penſent pas même dans leurs rêves ; ils ne ſavent pas plus ce qui ſe paſſe de bien ou de mal dans la ville, ou ce qui eſt arrivé de fâcheux à leurs ancêtres, qu’ils ſavent la quantité d’eau qu’il y a dans la Mer. Ce n’eſt point par vanité qu’ils ignorent ces détails. Leur corps eſt dans la ville, comme dans un pélérinage ; mais leur ame qui mépriſe ces petites choſes, ne cherche qu’à s’envoler, comme dit Pindare, & néglige tout ce qui l’environne.

XXXVII. Un homme de cette trempe n’aura pas beaucoup de peine à s’accoutumer à l’abſtinence des viandes, lorſqu’il fera attention au danger qu’entraîne avec ſoi l’uſage de cette nour-