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tions que cauſe l’ouïe, font quelquefois de ſi prodigieux effets, que banniſſant la raiſon, ils rendent furieux & ſi efféminés, qu’on ſe livre aux poſtures les plus indécentes : c’eſt ce qui arrive à ceux qui s’injurient, ou qui écoutent des diſcours où la pudeur eſt bleſſée. Tout le monde ſçait combien l’uſage des parfums dont les amants ſe ſervent avec tant de ſuccès, nuit à l’ame. Il eſt inutile de nous étendre ſur les effets du goût. On ſoit qu’il nourrit les paſſions, & qu’on ne peut le ſatisfaire, ſans appeſantir ſon corps ; & comme diſoit un Médecin, les alimens & les boiſſons dont nous faiſons notre nourriture ordinaire, ſont des poiſons plus dangéreux pour l’ame, que les poiſons préparés par l’Art ne ſont dangéreux pour le corps. Les attouchemens rendent preſque l’ame corporelle, La mémoi-