force, la perſuaſion, le raiſonnement & l’oubli. Ce dernier moyen eſt même le meilleur, puiſqu’il eſt le moins violent, & par conſéquent le moins douloureux. Il eſt difficile de ſéparer par force des choſes ſenſibles, ſans qu’il y paroiſſe quelque trace de la violence que l’on a employée : ayons donc une attention continuelle à ce qui peut fortifier en nous la partie ſpirituelle & abſtenons-nous de ce qui réveille les paſſions. Il y a une ſorte d’alimens, qui n’eſt que trop capable de produire cet effet.
XXXIII. Il faut donc s’en priver. Nous remarquerons à ce ſujet qu’il y a deux ſources qui forment les liens de notre ame ; & lorſqu’elle eſt enivrée de ces poiſons mortels, elle oublie ſa nature. Ces deux ſources ſont le plaiſir & la douleur. C’eſt le ſentiment qui les prépare. L’imagi-