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ne cauſe aucune douleur à leurs ames, en ſe nourriſſant de leurs corps, lorſqu’elles en ſont ſéparées. Autant les ames doivent s’attriſter de quitter les corps humains, autant doivent-elles avoir de joie de s’éloigner des corps des autres Animaux, puiſque l’homme domine ſur les bêtes, comme Dieu régne ſur les hommes. Une raiſon ſuffiſante pour tuer les Animaux, c’eſt qu’ils tuent eux-mêmes les hommes. Si les ames des bêtes ſont mortelles, nous ne leur faiſons point d’injuſtice en les tuant ; & nous leur rendons ſervice, ſi elles ſont immortelles, puiſque nous les mettons à portée de retourner promptement dans les corps humains.

XX. Lorſque nous nous défendons contre les Animaux, nous ne commettons point d’injuſtice ; nous ne faiſons que les pu-