Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/44

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eu en vûe que le juſte & le beau. Les idées ont été fort différentes ſelon les divers pays ; & l’on en peut juger par les Coutumes toutes oppoſées au ſujet de la nourriture des Animaux. Si l’on avoit pu faire quelque convention avec eux, par laquelle on ſeroit demeuré d’accord de ne les pas tuer à condition qu’ils ne nous tueroient pas, il auroit été beau de porter juſques-là la juſtice ; chaque partie y auroit trouvé ſa ſûreté : mais n’étant pas poſſible que l’on faſſe des traités avec des êtres qui ne font pas ſuſceptibles de raiſon, il ne faut pas avoir plus d’attention pour eux que pour ce qui eſt inanimé. Le ſeul moyen de procurer notre ſûreté, eſt d’uſer du pouvoir que nous avons de les tuer : ce ſont là les raiſonnements des Epicuriens.

XIII. Il nous reſte à rapporter les preuves employées par le