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ſur les Genies.

Les Grecs étoient auſſi perſuadés de l’exiſtence des eſprits : Les premiers Poëtes que l’on peut regarder comme leurs Théologiens nous apprennent ce qu’ils penſoient ſur cette matière. Orphée dans ſa priére à Muſée[1] reconnoît, qu’il y a un grand nombre de différents eſprits répandus partout. Il croyoit qu’il y avoit des Démons dans le ciel, dans l’air, dans les eaux, ſur la terre, ſous terre & dans le feu : ce qui revient à la doctrine des Chaldéens. Ces Démons étoient des Eſprits ſupérieurs aux hommes, & preſque des demi-Dieux. Le nom de Démon n’étoit pas pris en mauvaiſe part. Chez les Grecs dans ces premiers tems on le donne quelquefois aux Dieux,[2] ainſi qu’on peut le remarquer

  1. Orphée, v. 31.
  2. Fabric. bibl. gr. c. 8. p. 277. Plutarque, des Oracles qui ont ceſſé.