Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/331

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ce qu’il augmente ce qui eſt mortel en nous, & qu’il eſt un obſtacle pour arriver à la vie éternelle. Il ſouille l’ame, qu’il rend pour ainſi dire corporelle, en l’attirant à des choſes étrangéres. La pierre d’Aiman communique ſon ame au fer, qui eſt près d’elle, de ſorte que de très-peſant il devient léger, & accourt à l’Aiman, attiré par les eſprits de cette pierre. Quelqu’un qui ne ſera occupé que de Dieu, cherchera-t-il à ne ſe remplir que des alimens qui nuiſent à la perfection de l’ame ? Ou plûtôt en réduiſant à très-peu de choſes ſon néceſſaire, ne tâchera-t-il pas les unir à Dieu encore plus intimément que le fer ne s’attache l’Aiman ? Plût à Dieu que nous puiſſions, ſans périr, nous abſtenir même des fruits de la terre ! Nous ſerions vraiement immortels, comme dit Homère, ſi nous