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ſiſter la pureté à ne point mêler les choſes contraires. Ce mélange-là étoit regardé chez eux comme quelque choſe d’impur. Ils croyoient que la nourriture des fruits étoit conforme à la nature, ce qu’ils ne penſoient pas à l’égard des alimens, que nous procurent les animaux morts. Ils étoient perſuadés que ce qui étoit conforme à la nature, ne pouvoit pas ſouiller, & que l’on ne pouvoit pas tuer les animaux, & ſéparer leurs ames de leurs corps, ſans ſe ſouiller, ni priver de ſentiment ce qui eſt ſenſible, & en faire un cadavre. On ne ſçauroit être pur, qu’on ne renonce à bien des choſes ; & il n’y a de pureté, que dans ceux qui ont uſage des choſes conformes à la nature. Les plaiſirs même de l’amour ſouillent l’ame,[1] ne les eût-on qu’en

  1. On omet ici quelques raiſonnemens