Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/268

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obligés, d’uſer de précaution pour ſe procurer des vivres. Les Arts étoient inconnus, & on ne ſavoit encore ce que c’étoit que labourer la terre. Il arrivoit de là que les hommes menoient une vie tranquille, ſans travail, ſans inquiétude, & même ſans maladie, s’il faut s’en rapporter à ce que diſent les plus habiles Médecins. Car quelle meilleure recette pour la ſanté que d’éviter les plénitudes auxquelles ils n’étoient nullement ſujets, n’uſant jamais que des alimens moins forts que leur nature, toujours avec modération malgré l’abondance, comme s’ils en avoient eû diſette ? C’eſt pourquoi l’on ne voyoit chez eux ni guerre, ni ſédition. Il n’y avoit aucune raiſon qui pût occaſionner chez eux des différends ; de ſorte que toute leur vie ſe paſſoit dans le repos & dans la tranquillité. Ils ſe portoient bien, ils vi-