Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/259

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fin de l’homme, il eſt impoſſible que la Juſtice ſubſiſte ; elle ne ſubſiſtera jamais qu’autant qu’on s’en tiendra aux premiéres déciſions de la nature, qui ſuffiſent pour rendre l’homme heureux. Les déſirs de la nature déraiſonnable, & de prétendues néceſſités ont introduit l’injuſtice dans le monde. C’eſt de là qu’eſt venu l’uſage de manger les animaux, afin, diſoit-on, de conſerver la nature humaine, & de lui procurer ce dont elle a beſoin. Mais la fin de l’homme devant être de reſſembler à Dieu, il ne peut y parvenir qu’en ne faiſant tort à quoique ce ſoit. Celui qui eſt dominé par ſes paſſions, ſe contente de ne nuire ni à ſes enfants, ni à ſa femme. Il mépriſe les autres devoirs, parce que la partie déraiſonnable qui eſt en lui, tourne toute ſon attention vers les choſes périſſables, & il n’admire