Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/258

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il n’a beſoin de rien. Pour nous tant que nous voudrons être juſtes, nous ne ferons tort à rien. En tant que mortels, nous manquons de pluſieurs choſes qui nous ſont néceſſaires. L’uſage de ces choſes n’eſt point injuſte ; car quel tort faiſons-nous aux plantes, lorſque nous prenons ce qu’elles rejettent, ou aux fruits, lorſque nous mangeons ceux qui ſont prêts de tomber, ou aux brebis, en prenant leurs laines ? Au contraire nous leur rendons ſervice ; & le ſoin que nous en prenons, nous autoriſe à partager avec elles leur lait. Ainſi quoique l’homme de bien paroiſſe avoir peu d’attention pour ſon corps, il ne commet cependant point d’injuſtice contre lui-même, puiſque par la tempérance il augmente ſes vertus & en devient plus ſemblable à Dieu.

XXVII. Si le plaiſir eſt la