Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/254

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blable à la nôtre, c’eſt à juſte titre que l’on accuſe d’impiété quiconque oſe manger ſon ſemblable ; & quoi qu’il y ait quelques animaux ſauvages, il ne faut pas croire que cela détruiſe l’eſpéce d’alliance qui eſt entre nous & les bêtes. N’y a t il pas chez les hommes des méchans, que leur caractére dépravé porte à nuire à ceux avec leſquels ils vivent ? Nous les faiſons mourir, & nous vivons en ſociété avec les autres : de même s’il y a des animaux féroces, il eſt permis de les tuer, comme l’on tueroit les hommes qui leur reſſemblent ; mais il faut traiter avec bonté ceux qui ſont d’un naturel doux, & il ne faut manger ni les uns ni les autres, comme nous ne mangeons pas les hommes injuſtes. Notre conduite eſt bien peu conforme à la Juſtice. Nous faiſons mourir les animaux familiers, parce qu’il y en a