Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/242

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ble ſeulement que l’abeille ſe reſſouvienne, que l’hirondelle faſſe des proviſions, que le lion ſe mette en colère, que le cerf ait peur, je ne ſais pas ce qu’ils répondroient à ceux qui leur ſoutiendroient que les animaux ne voient ni n’entendent, mais qu’ils ſemblent ſeulement voir & entendre, qu’ils n’ont point de voix, mais qu’ils paroiſſent en avoir, en un mot qu’ils ne vivent pas mais qu’ils paroiſſent vivre ; car tout homme ſenſé s’appercevra, que ces deux ſuppoſitions ſont également contraires à l’évidence. Mais, dira-t-on, lorſqu’on compare les procédés des hommes avec ceux des animaux, on remarque dans ceux-ci beaucoup d’imperfection, peu de déſir de la vertu, nulle envie de ſe perfectionner, & l’impoſſibilité de parvenir à la fin pour laquelle la nature les a faits, & dont elle leur