Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/231

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les plantes, de faire uſage du feu & de l’eau, de tondre les brebis, d’en prendre le lait, d’apprivoiſer les bœufs, de les faire travailler pour ſe procurer ce qui eſt néceſſaire à la vie, Dieu ſans doute leur pardonne : mais de tuer les animaux pour ſon plaiſir & par gourmandiſe, cela eſt abſolument injuſte & cruel. Ne devroit-il pas ſuffire que nous nous en ſerviſſions pour les travaux auxquels ils nous ſont néceſſaires ?

XIX. Celui qui penſe que nous ne devrions point nous nourrir de la chair des bœufs, ni ôter la vie aux animaux, pour ſatisfaire notre gourmandiſe, & pour parer nos tables, ne nous ôte rien de ce qui eſt néceſſaire pour la vie, ou utile pour la vertu. Ce ſeroit outrer les choſes, que de comparer les plantes aux animaux ; car ceux-ci ont du ſentiment. Ils ſont ſuſceptibles de douleur, de crainte :