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qu’ils en avoient, mais ſans faire attention s’ils ſont raiſonnables. Voyons s’il n’y a point de convention entr’eux ; & remarquons auparavant, qu’on auroit tort de nier la raiſon à un homme, parce que nous ne ſerions pas en traité avec lui, puiſque nous n’avons fait aucune convention avec la plûpart des hommes. Pluſieurs animaux ſe ſont rendus eſclaves des hommes ; & comme a fort bien dit quelqu’un, tout ingrats que ſont les hommes, les animaux par leur ſageſſe & par leur juſtice ont obligé leurs maîtres de les ſervir, & d’avoir ſoin d’eux. La méchanceté des animaux même prouve qu’ils ont de la raiſon. Les mâles ſont jaloux de leurs femelles, & les femelles de leurs mâles. Il ne leur manque qu’une ſeule méchanceté : d’attaquer ceux qui leur font du bien. Ils ont tant d’amitié & tant de confiance pour leurs bien-