Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/218

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porte à des actions cruelles ; comme auſſi c’eſt en les nourriſſant, que l’on acquiert leur amitié. Si les hommes ſe trouvoient réduits dans les mêmes extrémités que les animaux, ils ſeroient encore plus féroces que ceux qui nous paroiſſent ſauvages. C’eſt ce que on peut prouver par les guerres & par les famines, pendant leſquelles ils ſe mangent les uns les autres ; & même ſans guerre & ſans famine, ils ne craignent pas de manger les animaux familiers qui vivent avec eux.

XIII. On dira peut-être que l’on avoue que les animaux ſont raiſonnables, mais qu’ils n’ont point de convention avec nous. C’eſt parce qu’on les ſuppoſe ſans raiſon, qu’on nie cette convention. On a d’abord décidé qu’ils n’avoient point de raiſon : enſuite les hommes ſont entrés en ſociété avec eux à cauſe du beſoin