Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/166

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Lors donc qu’on tuë les Animaux, leurs ames ſe plaiſent auprès des corps qu’on les a forcés de quitter ; rien ne peut les en éloigner : elles y ſont retenues par ſympathie ; on en a vû pluſieurs qui ſoupiroient près de leurs corps. Les ames de ceux dont les corps ne ſont point en terre, reſtent près de leurs cadavres : c’eſt de celles là que les Magiciens abuſent pour leurs opérations, en les forçant de leur obéïr, lorſqu’ils ſont les maîtres du corps mort, ou même d’une partie. Les Théologiens qui ſont inſtruits de ces myſtères, & qui ſavent quelle eſt la ſympathie de l’ame des bêtes pour les corps dont elles ont été ſéparées, & avec quel plaiſir elles s’en approchent, ont avec raiſon défendu l’uſage des viandes, afin que nous ne ſoyons pas tourmentés par des ames étrangéres, qui cherchent à ſe réunir à leurs corps & que