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même pour les offrir aux Dieux. Or l’ame des bêtes eſt plus précieuſe que les fruits de la terre ; il n’eſt donc pas raiſonnable de tuer les Animaux pour les ſacrifier.

XIII. On dira peut-être que nous faiſons violence aux plantes, lorſque nous les ſacrifions. Mais il y a beaucoup de différence. Nous n’en faiſons pas uſage malgré elles ; & quand même nous n’y toucherions pas, leurs fruits tomberoient. D’ailleurs en cueillant le fruit, nous ne faiſons pas mourir la plante. Quant au travail des abeilles, il eſt juſte que nous en partagions le profit, puiſque c’eſt à nos ſoins qu’elles ſont redevables d’une partie de leurs ouvrages. C’eſt des plantes qu’elles tirent le miel, & ce ſont les hommes qui cultivent les plantes ; on peut donc entrer en partage avec elles, mais de façon