Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fice, à qui il faut ſacrifier des Animaux ; nous dirons ſur ce ſujet ce que nous avons découvert nous-mêmes & ce que les Anciens nous ont appris.

V. Il paraît qu’il y a un temps infini, que la nation que Théophraſte appelle la plus éclairée, & qui habite les bords ſacrés du Nil, a commencé à ſacrifier aux Dieux céleſtes dans les maiſons particuliéres, non pas à la vérité des prémices de Myrthe, ou de canelle, ou d’encens mêlé avec du ſafran ; car ces choſes n’ont été employées que dans la ſuite des tems, lorſque les hommes s’occupant d’ouvrages pénibles, en offroient une partie aux Dieux : ce n’eſt pas là ce qu’on ſacrifioit dans l’origine ; on ſe contentoit de préſenter aux Dieux de l’herbe que l’on arrachoit de ſes mains, & que l’on regardoit comme les prémices de la Nature. La terre produiſit