Page:Traité d'hygiène.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée
18
ANTHROPOLOGIE.

ses tendances, ses idiomes ; elle tient d’eux la hardiesse et la flexibilité, la vigueur et la grâce, la fécondité d’invention et l’idéalisme tempéré d'un juste sentiment du réel, qui caractérisent son génie » (Littré).

Par des émigrations successives et en suivant différents courants, la langue aryenne s’est répandue dans l’Europe. Les Hellènes, les Latins, les Celtes, les Germains, les Slaves, forment les rameaux de cette souche privilégiée qui, partie des plateaux de l'Imaüs, devait conquérir le monde.

C’est par l'étude des langues, mieux que par tous les autres caractères ethnographiques, que l’on a pu, de nos jours, suivre pour ainsi dire pas à pas et avec une rigueur presque mathématique cette filiation si curieuse « Les langues aryennes, répandues aujourd’hui dans le monde entier rattachent toutes à l’ancien sanscrit et au zend, et par eux à la langue d’un petit peuple qui habitait, il y a six mille ans, les montagnes de l'I intérieure » (Littré). Du reste, cette langue, ainsi que les idiomes en découlent, langues à flexion, comme disent les linguistes, se pi particulièrement à traduire toutes les nuances et toutes les délicates de la pensée. Les langues sémitiques, plus raides, plus immuables, mo flexibles, étaient d’avance condamnées à une diffusion moindre. Qu’aux langues agglulinatives des races touraniennes et jaunes, elles répondent évidemment à un développement moins avancé de l’esprit humain.

C’est donc à la race blanche et au rameau aryen qu’appartient la su| matie définitive ; mieux douée que les autres, elle sort victorieuse d lutte pour l’existence. Le Nouveau Monde lui appartient tout ent l’Australie, le haut Orient, l’Afrique elle-même, sont serrés de pr, envahis de toutes parts. L’issue est facile à prévoir et ne saurait être < teuse. Mais la lutte n’a fait que se déplacer ; c’est entre les difTéi rameaux de la famille aryenne que le combat sévère pour l’existencf pour la prépondérance (car, au point de vue historique, c’est tout s’accuse de plus en plus ; et l’avenir seul décidera lequel de ces rame latin, germanique ou slave, est le plus vigoureusement trempé po combat et saura s’assurer la victoire.

Ainsi envisagée dans sa lente et pénible évolution, l’histoir l’homme est pleine d’enseignements ; elle nous montre la loi nécess inéluctable du progrès, de la lutte et de la perfectibilité ; elle nous ap[ que si certaines races, après avoir brillé d’un vif éclat, déclinent, s’est et finissent par disparaître, c’est qu’elles n’ont pas su, par le trav Texercice incessant, maintenir la suprématie primitivement acquise, l’hygiéniste en particulier, ce tableau est instructif ; il y puise une ce tion nouvelle de la nécessité d’exercer et de développer toutes les sa. humaines, de fortifier les corps et d’aiguiser les intelligences. La pi rite des individus et celle des sociétés sont à ce prix.