Page:Traité d'hygiène.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée
13
ANTHROPOLOGIE GÉNÉRALE

primitive sans doute et grossière, mais qui, dans tous les pays et sur tous les continents, présente des caractères pour ainsi dire identiques, et a passé par les mêmes phases de perfectionnements graduels.

Ces vestiges sont aujourd’hui étudiés et classés avec le plus grand soin. Les premiers produits et les plus rudimentaires de cette industrie consistent en pierres taillées grossièrement en forme de hache, ou de couteau ; à cesse période en succède une autre, où le travail se perfectionne, où la hache grossière des premiers âges s’aiguise et se polit. C’est l'âge de la pierre polie. En même temps, d’autres besoins et d’autres aptitudes se révèlent ; des tentatives de dessin, d’ornementation, se font jour ; les parois des carêmes et les pierres portent des figures grossièrement ébauchées, mais qui accusent déjà des instincts et des aspirations artistiques. En même temps, le besoin de la collectivité et du groupement s’accentue de plus en plus. L’usage du feu devient général. Les habitations lacustres, dont on a récemment retrouvé les débris en Suisse, en France, en Lombardie et en Irlande, décèlent une véritable industrie ; les poteries existent à cette époque ; au fond de ces lacs on a trouvé des grains, des meules, preuves évidentes d’habitudes agricoles, du besoin de faire des provisions, de notions de prévoyance et d’économie. Nous sommes sur le seuil de la période historique.

La découverte du cuivre, bientôt suivie de celle du bronze, marque une grande révolution dans l’industrie primitive, qui put ainsi agir avec bien plus d’énergie sur la nature extérieure. A partir de ce moment, l’homme est puissamment armé, et la prépondérance, à la surface du globe, lui est définitivement assurée. Les grandes agglomérations humaines se forment, de véritables sociétés se fondent, la répartition et la division du travail s’organisent, les découvertes se multiplient, des villes naissent, l’écriture fixe les notions acquises et les transmet aux générations futures, la civilisation, en un mot, s’installe victorieuse et possède de nombreux levers de rayonnement.

Va dernier progrès devait s’accomplir : le fer vient remplacer le bronze. « Quand le fer fut entré dans les usages de la vie, la force humaine fut immensément multipliée ; les Grecs devant Troie approchaient de l'âge de fer, de même que les Gaulois y arrivaient quand César les conquit ; il n'est pas besoin de dire combien fut grande la révolution que le fer, comme instrument et comme arme, produisit dans les affaires du monde » (Littré). Ce fut là la plus grande et la plus décisive des étapes accomplies par l’humanité.

Ce qui se dégage de cette vue d’ensemble, c’est la notion d’une marche.Les habitations lacustres paraissent avoir été connues des historiens de l’antiquité. Hérodote semble décrire celles du lac Prasias, lib. V, cap. xvi.