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été trouvées dans les tôpes, à raison de quoi M. Wilson suppose qu’elles ne doivent pas être attribuées à un roi seul, mais à Azes et à plusieurs de ses successeurs, qui ont régné au premier siècle avant Jésus-Christ et plus tard[1]. L’hypothèse de M. Lassen est aussi soutenue par Jornandes qui dit: «Gothi proceres suos anses i. e. semideos vocavere.» Or le mot ans de la langue gothique est identique avec ás de la langue ancienne de la Norvége[2].

C’est probablement la même dynastie dont les annales chinoises font mention, quand elles rapportent qu’au premier siècle après Jésus-Christ le prince de Kuei-Chuang conquit lout le pays des Amszu’s autour du Kabul, Kandahar et Kophen[3]. Les mêmes annales parlent, dans un autre endroit, d’un peuple ou d’une dynastie d’Amsi en Soghdiane au premier siècle avant Jésus-Christ[4].

J’espère maintenant avoir produit des arguments satisfaisants pour prouver que l’Asaland de Snorro est identique avec le pays des Ases, dont nous venons de parler. Nous devons actuellement démontrer que le buddhisme étail répandu dans ces contrées au moms deux siècles avant Jésus-Christ, et qu’il continuait à y être prpfessé plusieurs siècles après cette époque.

Le premier souverain puissant qui embrassa le buddhisme fut le roi de l’Inde Açoka, qui régnait dans le troisième siècle avant Jésus-Christ, et, en souvenir de cetl événement, il fit ériger des piliers et de grands blocs de pierre avec des inscrip-

  1. Ariana ant., p. 320 et sviv. Il faut, du reste, avouer que la lettre ζ du nom Αζις; répondrait plutôt à la lettre j qu’à s de l’indien: mais, dans ces contrées, l’emploi organique des lettres grecques peut bien avoir été négligé.
  2. Quand la voyelle a reçoit laccent aigu (á), dans la langue norvégienne, elle se prononce comme au ou ao, et répond souvent à la syllabe an, dans les langues congénères; par exemple: sanscrit, hansa; allem, gans; norv., gás, oie. Le norv. ás et le goth. ans dérivent sans doute du sanscrit, ançu, rayon, lumière, splendeur, d’où ansi ou asi a dû signifier splendide, épithète assez convenable d’une familie distinguée.
  3. Foe houe ki, n. 9, p. 83.
  4. Ab. Rémusat. Nouv. Mélanges, t. I, p. 175.