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en prévenir la Reine, en lui disant que j’avais le soin de tenir ma fenêtre habituellement fermée. Celle-ci, avec cette grâce et cette bonté qui se retrouvaient dans toutes ses actions et dans toutes ses paroles, lui répondit : « Qu’importe ? je n’ai rien à craindre, quand mes plus secrètes pensées tomberaient dans le cœur de notre chère Pauline. »

Deux mois s’écoulèrent ainsi, et nous étions arrivés au mois d’octobre 1789. Les passions continuaient à fermenter. Une vague inquiétude tenait le château en éveil. Les rapports qui arrivaient de Paris étaient alarmants : on parlait de troubles, de projets de révolte ; une grande agitation régnait à la cour. Les personnes dévouées sentaient augmenter leur attachement, en raison même des bruits qui devenaient plus menaçants, et des périls croissants de la famille royale.