Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/304

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans un silence respectueux, l’indiqua à Madame.

Une croix de bois noir marquait la place. Madame s’en approche avec un tremblement qui agite tout son corps ; elle se jette à genoux sur ce tombeau, se prosterne, enfonce sa tête dans l’herbe qui le couvre et reste pendant quelque temps absorbée dans sa douleur.

Je m’étais mise à genoux. Je pleurais et je priais. Quand Madame releva la tête, je vis son visage inondé de larmes ; les yeux au ciel, les mains jointes, elle fit cette prière, qui se grava dans mon cœur et ne s’en effacera jamais :

« Ô mon père ! vous qui m’avez obtenu la première grâce que je vous aie demandée, celle de revoir la France... obtenez que je la voie heureuse ! »

Ainsi la première fois que la fille de