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M. de Béarn connut alors ces détails, qu’il n’avait jamais pu obtenir de moi... J’ai longtemps éprouvé une répugnance invincible à ramener mes pensées sur ces tristes temps ; ce n’est que lorsqu’on est dans le port qu’on aime à se rappeler les dangers de la mer.

La lettre de ma mère et la mienne serviront à vous expliquer l’étonnement que j’ai témoigné devant tous, au sujet d’un passage des Mémoires de M. de Lavalette, celui dans lequel il s’exprime ainsi en rendant compte des journées des 2 et 3 septembre. Voici en effet ce qu’il dit au tome Ier, page 92, que j’ai sous la main :

« Le bruit circula que l’on allait égorger tous les prisonniers. Je courus au chef-lieu de la section, j’y trouvai le greffier, M. du Tillet, qui me prit à l’écart et me dit : « Dans une heure les prisonniers de l’hôtel de la Force vont