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s’approcha, me prit par le bras et m’entraîna malgré moi.

« Adieu Pauline, Dieu vous bénisse et vous protège ! » cria ma mère…

« Je ne pouvais lui répondre… deux grosses portes étaient déjà entre elle et moi, et cet homme m’entraînait toujours.

« Comme nous descendions l’escalier, il entendit du bruit… D’un air fort inquiet il me fit remonter quelques marches et me poussa précipitamment dans un petit cachot, ferma la porte, prit la clef et disparut.

« Dans ce cachot brûlait un reste de chandelle… En peu d’instants cette chandelle prit fin… Je ne peux vous exprimer ce que je ressentais, ni les réflexions sinistres que m’inspirait cette lueur tantôt forte, tantôt mourante… Elle me représentait une agonie et me disposait à faire le sacrifice de ma vie mieux que n’auraient pu faire les discours