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revers representoit la Diane d’Ephese avec ses attributs, le Soleil d’un côté, et la Lune de l’autre. Nous avons une Médaille de Philippe le jeune au même type, mais la legende est differente. Celle qui est frappée à la tête d’Etruscilla répresente Diane avec ses attributs, et des cerfs ; la legende est la même que celle de la Médaille d’Otacilla. Pour ce qui est de l’arrivée de Philippe à Ephese, elle est marquée sur une Médaille de cet Empereur, dont le revers est chargé d’un vaisseau qui va à la rame et à la voile.

Du temps d’Herodote, la ville d’Ephese étoit éloignée du Temple de Diane, mais cet Auteur ne parle pas de la Statuë d’or que l’on y avoit placée, suivant Xenophon. Strabon assûre que les Ephesiens, par reconnoissance, avoient dressé dans leur Temple une Statuë d’or à Artemidore. Syncelle qui assûre que ce Temple fut brûlé, parle apparemment d’un incendie particulier, dont on répara le dommage sans en changer le dessein ; ainsi le Temple que Pline a décrit, étoit le même que celui que Strabon avoit veû. Ce même Temple fut dépoüillé et brûlé par les Scythes en 263. Les Gots le pillerent sous l’Empereur Gallien. Nous avons plusieurs Médailles, sur les revers desquelles ce Temple est representé avec un frontispice tantôt à deux colomnes, à quatre, à six et même jusques à huit, aux têtes des Empereurs Domitien, Adrien, Antonin Pie, M. Aurele, Lucius Verus, Septime Severe, Caracalla, Macrin, Elagabale, Alexandre Severe, Maximin.

Outre les bas-reliefs et les statuës, ce Temple devoit être orné de Tableaux merveilleux ; car Apelles et Parrhasius, les deux plus fameux Peintres de l’antiquité, étoient d’Ephese. Autour des ruines de ce Temple, se voyent les débris de plusieurs maisons bâties de briques, dans lesquelles logeoient peut-être les Prestres de Diane, qui venoient