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roussatres, légerement rayées sur le dos, ameres et huileuses.

Lychnis Orientalis, Buplevri folio. Coroll. Inst. Rei Herb. 24.

La tige de cette Plante est haute de trois pieds, épaisse de deux lignes, dure, ferme, droite, noüeuse, lisse, couverte d’une poussiere blanche comme celle qui est sur la tige des Oeillets, accompagnée en bas de feüilles longues de quatre pouces sur quatre lignes de large, vert-de-mer, pointuës, semblables à celles du Bupleurum angustifolium, Herbariorum Lob. relevées d’un côté, car d’ailleurs elles [elles] ne sont pas veinées. Celles qui sont aux premiers nœuds de la tige sont les plus longues, mais elles n’ont que quatre ou cinq lignes de largeur ; les autres deviennent plus étroites ; les dernieres ressemblent à celles des Oeillets. De leurs aisselles, tout le long de la tige depuis la moitié en haut, naissent des branches longues de demi pied, dont les feüilles sont tres menuës, et ces branches soutiennent chacune trois ou quatre fleurs, dont le calice est un tuyau long d’un pouce ou de quinze lignes, épais d’une ligne vers le bas, et de deux lignes vers le haut où il est découpé en cinq pointes, vert-de-mer et lisse. Du fond du tuyau sortent cinq feüilles qui débordent de demi pouce, échancrées en deux parties assez arrondies, blanches en dessus, mais vert-jaunatre en dessous, relevées chacune de deux appendices blancs qui servent à former la couronne de la fleur. Les etamines sont blanches chargées de sommets jaunâtres. Le pistile qui est vert-pâle, oblong, surmonté de deux houppes blanches, devient un fruit long seulement de demi pouce et de trois lignes de haut. Ce fruit est une coque dure, ovale, roussatre, qui s’ouvre par la pointe en cinq ou six parties, et laisse échapper des