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souvent autour de Cars, elle pousse des branches dés le bas. Nous en avons veû des pieds dont les fleurs étoient fort blanches, et d’autres sur lequel elles étoient bleüatres. Les feüilles sont d’un gout d’herbe assez fort. La racine est fort douceatre, les fleurs sans odeur. Toute la Plante rend un lait assez doux, mais qui a l’odeur de l’Opium.

Ferula Orientalis, Cachryos folio et facie. Coroll. Inst. Rei Herb. 22.

Sa racine est grosse comme le bras, longue de deux pieds et demi, branchuë, peu cheveluë, blanche, couverte d’une ecorce jaunatre et qui rend du lait de la même couleur. La tige s’éleve jusques à trois pieds, épaisse de demi pouce, lisse, ferme, rougeatre, pleine de moëlle blanche, garnie de feüilles semblables à celle du Fenoüil, longues d’un pied et demi ou deux, dont la côte se divise et se subdivise en brins aussi menus que ceux des feüilles de la Cachrys, Ferulæ folio, semine fungoso lævi de Morison, à laquelle cette Plante ressemble si fort qu’on se tromperoit si on n’en voyoit pas les semences. Les feüilles qui accompagnent les tiges sont beaucoup plus courtes et plus éloignées les unes des autres. Elles commencent par une étamine longue de trois pouces, large de deux, lisse, roussatre, terminée par une feüille d’environ deux pouces de long, découpée aussi menu que les autres. Au-delà de la moitié de la tige, naissent plusieurs branches des aisselles des feüilles ; ces branches n’ont gueres plus d’un empan de long, et soutiennent des ombelles chargées de fleurs jaunes, composées depuis cinq jusques à sept ou huit feüilles, longues de demi ligne. Pour les graines, elles sont tout-a-fait semblables à celles de la Ferule Ordinaire, longues d’environ demi pouce sur deux lignes et demi de large, minces vers les bords,