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ligne d’épaisseur, vert-pâle, surmonté de trois filets blancs aussi longs que les étamines.

Geum Orientale, Cymbalariae folio molli et glabro, flore magno albo. Coroll. Inst. Rei Herb. 18.

Cette belle espece de Geum sort des fentes des rochers les plus escarpez. Sa racine est fibreuse, blanchatre, longue de 4 ou 5 pouces, cheveluë. Ses feüilles naissent en foule, si semblables à celles de la Cymbalaria ordinaire qu’elles imposent : Cependant elles sont plus fermes. La pluspart ont 9 ou 10 lignes de largeur, sur 7 ou 8 lignes de long, découpées à grosses crenelures en arcade gotique, luisantes et soutenuës par une queüe d’un pouce ou deux pouces et demi de long. Les tiges sont hautes d’un empan, et n’ont gueres plus d’un tiers de ligne d’épais, foibles, couchées presque sur les rochers, puis relevées, accompagnées de peu de feüilles dont les crenelures sont plus pointuës que celles des feüilles d’en bas. Le haut de la tige et des branches, est velu et chargé de fleurs à cinq feüilles longues de demi pouce, larges à leur extremité d’environ 3 lignes, blanches, veinées de vert à leur base. Les etamines qui s’élevent du milieu de ces feüilles sont blanches, et n’ont gueres plus de deux lignes de long, chargées de sommets verdâtres et menus. Le calice est découpé jusques au centre en cinq parties étroites et velües. Le pistile est vert-pâle, assez arrondi par le bas et de la figure d’une aiguiere à deux becs, comme celui des especes du même genre. Il devient une capsule de même forme, membraneuse, brune, divisée en deux loges, hautes de trois lignes, dans chacune desquelles il y a un placenta spongieux, chargé de semences menuës et noirâtres. Les feüilles de cette Plante ont un gout d’herbe tant soit peu salé. Les fleurs sont sans odeur. Les racines sont douceâtres et puis stiptiques.