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vert. On trouve dans chaque loge un rang de 5 ou 6 semences de la forme d’un petit rein, attachées chacune par un cordon. Dans leur maturité ces graines sont brunes de même que le fruit. Toute la plante sent mauvais. Elle a levé de graine dans le Jardin Royal où elle se porte bien, malgré l’éloignement et la difference des climats.

Nous découvrîmes ce jour-là pour la premiere fois, une tres belle espece de Toute-Bonne, dont je n’avois veû que des avortons il y avoit quelques années, dans le Jardin de Leyden. MrHermans Professeur de Botanique en l’Université de la-dite ville, tres habile homme, et qui avoit observé de si belles plantes dans les Indes Orientales, a donné la figure de celle dont nous parlons. Il semble que Rauvolf, Medecin d’Ausbourg, en ait fait mention dans la Relation de son Voyage du Levant, sous le nom de Belle espece d’Ormin à feüilles étroites, veluës et découpées profondément.

La racine de cette plante pique en fond, longue d’un pied, grosse au collet deux fois comme le pouce, blanche en dedans, couverte d’une ecorce-rouge-orangé ou couleur de Safran. Le nerf de cette racine est dur et blanc, les fibres sont assez grosses et s’étendent sur les côtez. Elle pousse une ou deux tiges hautes d’un pied et demi, grosses vers le bas comme le petit doit, purpurines, couvertes d’un gros duvet blanc, accompagnées de feüilles d’une propreté qui fait plaisir, longues de huit ou neuf pouces, découpées jusques vers la côte en parties longues de deux ou trois pouces sur demi pouce de largeur, relevées de grosses bosses toutes chagrinées, vert-blanchâtre. La côte et la nerveure sont comme transparantes ; cette côte a deux pouces de large à sa naissance, purpurine en quelques endroits, chargée d’un duvet tres blanc, de même que le dessous des feüilles. Celles qui viennent ensuite sont