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plante. L’odeur de la fleur est douce, mais elle se passe facilement. Cette plante vient sur les collines et dans les bois éclaircis. De toutes les especes connües de ce genre, c’est celle qui a les feüilles les plus grandes.

La Plante qui suit n’est pas moins considérable par la singularité de la fleur. Je l’ai nommée.

Blattaria Orientalis, Bugulæ folio, flore maximo virescente, Lituris luteis in semicirculum striato. Coroll. Inst. rei Herb. 8.

La racine est à trois ou quatre navets charnus, longs depuis un pouce jusques à trois, épais d’environ deux lignes jusques à demi pouce, blancs, cassants, couverts d’une peau brune gercée, garnis de quelques fibres assez deliées, attachez à un collet gros comme le petit doit. Les premieres feüilles que cette racine pousse, sont presque ovales, semblables à celles de la Bugle, bosselées, ondées sur les bords, longues d’un pouce et demi ou deux, sur quinze lignes de large, soutenües par un pedicule de deux lignes de long, plat en dessus, arrondi en dessous, purpurin et répandu jusques à l’extremité des feüilles en plusieurs vaisseaux de même couleur. La tige n’a le plus souvent qu’environ neuf à dix pouces de haut sur une ligne d’épais, legérement velüe, accompagnée de feüilles de sept ou huit lignes de long, sur quatre ou cinq lignes de large. Celles d’enbas sont lisses, les autres parsemées de quelques poils de même que la tige. De leurs aisselles naissent vers le haut, des fleurs assez serrées et disposées en maniére d’un gro épi. Chaque fleur est un bassin de prés de quinze lignes de diametre, découpé en cinq parties arrondies, dont les deux superieures sont un peu moindres que les autres. Le fond de cette fleur est un vert-celadon de même que les bords, lesquels tirent un peu sur le jaune ; mais les parties arrondies, dont on