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Ferriol Ambassadeur de l’Empereur de France, résident à ma suprême Porte (que sa fin soit heureuse) a envoié une requeste à mon Camp Imperial, par laquelle m’ayant fait sçavoit qu’un des Docteurs de France nommé Tournefort, particuliérement experimenté dans la connoissance des Plantes, est parti de France avec quatre personnes pour chercher des plantes qui ne se trouvent point dans leur Royaume ; et ayant demandé mon Commandement, pour que dans les endroits de son passage, soit par mer ou par terre, on n’y mette aucun empéchement, et qu’il n’y soit fait aucun dommage à ses hardes et à son equipage, ne s’employant qu’aux choses de son Art, ne se mêlant point des affaires de nos sujets tributaires, ne sortant point des bornes de son état, et se comportant comme il le doit ; ce mien Commandement a eté donné, pour cette fois seulement, pour qu’il ne soit mise aucune opposition à son passage ; et j’ordonne qu’arrivant avec ce noble Commandement, vous vous comportiez conformément aux ordres qu’il contient à ce sujet, et que ledit Docteur avec les quatre personnes de sa suite seulement, et restant dans les bornes de son devoir, dans quelque endroit de nôtre jurisdiction qu’il arrive, pour cette fois seulement, vous ne mettiez aucune opposition à son passage, et qu’il ne soit fait aucune peine aux personnes de sa suite, ni à son equipage, et ne faisant rien de vôtre part qui soit opposé aux Constitutions Imperiales, vous lui fassiez donner pour son argent, au prix courant, les choses dont il aura besoin, par ceux qui les vendent, et que vous executiez tout ce que contient mon noble Commandement, lorsqu’il vous sera presenté. Sachez-le ainsi, et aprés en avoir fait la lecture, remettez-le entre les mains de celui qui en est le porteur, et ajoûtez foy au noble signe dont il est marqué. Ecrit au commencement de la Lune Zilcadeh de