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PREMIER AMOUR

Il me tourna le dos et s’éloigna vivement. Je le suivis des yeux. Il disparut sous la porte cochère ; puis je vis son chapeau suivre la haie il entra chez les Zassékine.

Il n’y resta pas plus d’une heure, et aussitôt après il partit en ville et rentra seulement le soir à la maison.

Après le dîner, j’allai de moi-même chez les Zassékine. Je ne trouvai dans le salon que la vieille princesse. En m’apercevant elle se gratta la tête, sous son bonnet, du bout de son aiguille à tricoter, et tout à coup me demanda si je pouvais lui copier une supplique.

— Avec plaisir, répondis-je en m’asseyant sur le bord d’une chaise.

— Seulement, prenez garde. Faites les lettres assez grosses, dit la princesse, en me tendant un papier tout sale d’écriture. — Ne vous serait-il pas possible de le faire aujourd’hui, petit père ?