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PREMIER AMOUR

sentis une grande fatigue et un calme… Mais l’image de Zinaïda continuait à s’agiter en triomphant dans mon âme. Seulement cette image elle-même semblait aussi tranquillisée : comme un cygne qui s’envole des herbes marécageuses, elle se détachait des autres silhouettes disgracieuses qui l’entouraient ; et moi, en m’endormant, je me penchai vers elle pour la dernière fois dans une adoration confiante d’adieu…

Ô doux sentiment ! tendre son ! la bonté et la paix d’une âme touchée, la joie fondante des premiers attendrissements de l’amour !… où êtes-vous ? où êtes-vous ?