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PREMIER AMOUR

jeu, je reçus d’elle un coup fort et sec sur les doigts. Et quand, après, j’essayais de faire exprès le distrait, elle m’agaçait et ne touchait plus mes mains, que j’avais beau mettre en avant !…

Et là ne se bornèrent pas tous les amusements de cette soirée. On joua du piano, et l’on chanta, et l’on dansa, et l’on représenta un camp de Tziganes. On travestit Niermatsky en ours, et on lui fit boire de l’eau salée. Le comte Malevsky nous fit toutes sortes de tours de cartes et, après avoir battu un jeu, finit par composer un whist où il avait tous les atouts pour lui. Sur quoi Louchine « eut l’honneur » de le féliciter.

Maïdanov nous déclama des extraits de son poème : l’Assassin (la chose se passait dans le temps le plus ardent du romantisme), poème qu’il avait l’intention de publier, revêtu d’une couverture noire avec un titre couleur de sang.