Page:Tourgueniev - Premier Amour, trad. Halpérine-Kaminsky.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
PREMIER AMOUR

M. Valdemar, mettez genou en terre, c’est la règle chez nous.

Zinaïda s’arrêta devant moi en penchant légèrement la tête de côté comme si elle voulait mieux m’examiner et me tendit la main d’un air grave. Ma vue se troubla ; je voulais me baisser sur un genou, je tombai sur les deux et touchai si maladroitement le bout des doigts de Zinaïda, que je m’écorchai légèrement le bout du nez au choc de son ongle.

— Voilà qui est bien ! s’écria Louchine en m’aidant à me relever.

Le jeu des fants continua. Zinaïda me fit asseoir auprès d’elle. Quelles sortes d’amendes ne trouvait-elle pas ? Il lui arrivait, entre autres, de représenter une statue et elle se choisissait comme piédestal le repoussant Niermatsky, lui ordonnant de se baisser en présentant son dos et en cachant son visage dans sa poitrine.