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PREMIER AMOUR

et, de nouveau, je remis mon veston et ma cravate.

— Pourquoi ce costume ? demanda ma mère ; tu n’es pas encore un étudiant et Dieu sait même si tu passeras tes examens. Et puis y a-t-il si longtemps qu’on t’a fait une nouvelle veste ? Il faut bien que tu la portes.

— Il y aura des invités ! murmurai-je presque avec désespoir.

— Quelle sottise ? Ce ne sont pas là des invités !

Il fallait se soumettre. Je remis ma veste, mais je n’ôtai pas ma cravate.

La princesse et sa fille arrivèrent une demi-heure avant le dîner. La mère, par-dessus la robe verte que je connaissais déjà, avait jeté un châle jaune et mis sur sa tête un bonnet à l’ancienne mode avec des rubans couleur de feu.

Elle se mit aussitôt à parler de ses billets