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PREMIER AMOUR

La princesse prit vivement du tabac dans sa tabatière et prisa avec tant de bruit que j’en tressautai.

— C’est cela, répéta-t-elle en clignant ses yeux larmoyants et avec une petite toux geignarde.

Je saluai de nouveau ; je tournai sur mes talons et je sortis de la chambre avec ce sentiment de malaise dans le dos, qu’éprouve un très jeune homme, quand il sait que derrière lui des regards le suivent.

— Ainsi c’est convenu, monsieur Valdemar, n’oubliez pas de venir nous voir ! cria Zinaïda toujours en riant.

« Pourquoi rit-elle toujours ? » pensai-je en revenant vers la maison, accompagné de Fédor qui ne me disait rien, mais qui me suivait d’un air de désapprobation.

Ma mère me gronda et s’étonna de ce que j’avais pu rester si longtemps chez cette prin-