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PREMIER AMOUR

yeux, presque constamment à demi fermés s’ouvraient de toute leur grandeur, son visage changeait complètement. On aurait dit qu’un rayon illuminait cette physionomie.

— Qu’avez-vous pensé de moi hier, monsieur Valdemar ? demande-t-elle après un silence. — Vous m’avez probablement mal jugée.

— Moi !… Princesse… Je n’ai rien pensé… Comme pourrais-je ?… répondis-je tout confus.

— Écoutez, reprit-elle, vous ne me connaissez pas encore : je suis très étrange. Je veux qu’on me dise toujours la vérité. Je viens d’apprendre que vous avez seize ans ; moi j’en ai vingt et un, — vous voyez que je suis beaucoup plus âgée que vous ; et, par conséquent, vous devez me dire toujours la vérité… et m’obéir, ajouta-t-elle. Regardez-moi. Pourquoi ne me regardez-vous pas ?